We Are The Champions : on stream ou bien ?

Attention, mini-série loufoque à l’horizon ! Netflix, avec We Are The Champions, nous immerge dans les championnats les plus délirants, quitte à flirter dangereusement avec le ridicule. Mais derrière ces activités étranges dirons-nous, une morale s’insère. 

Courir après une meule de fromage dévalant une colline à presque 130 km/h, des as de la coiffure, des bouffeurs de piments, des danseuses un brin spéciales, des acharnés du yo-yo ou encore des dresseurs de grenouilles, dans ces 6 épisodes – inégaux, certes -, il y a de quoi se taper une franche partie de rigolade. Narrée par Rainn Wilson et torchée par la boîte de production Dirty Robber, We Are The Champions peut autant désarçonner qu’émouvoir. 

Des gladiateurs intrépides 

À commencer par ces grands malades agglutinés au sommet de la redoutable Cooper’s Hill. Le but ? Courir après un fromage qui est bien sûr impossible à attraper. C’est donc le premier en bas qui remporte la meule. Une bande d’hurluberlus qualifiés de gladiateurs intrépides dévalent une pente de 45 degrés quitte à se briser les chevilles, les doigts, la clavicule. Cerise sur le gâteau : les autorités ont interdit cette course. En vain, elle se déroule « clandestinement » sans que la police n’arrive à l’interrompre. La tradition plus forte que la loi. 

Si la course des (futurs) éclopés est le sujet du premier épisode, le second est assez timbré pour nous scotcher à notre chaise : des mangeurs de piments, les plus forts du monde. Place au Carolina Reaper, le goût diabolique, celui qui vous arrache le palais. Personne n’a ne serait-ce que dans l’idée de s’infliger ça – les vomissements et les larmes pour digestif. Encore une fois, nous découvrons des participants triés sur le volet. De Brianna Skinner, une transgenre de Sydney, à Sid, une professeure anglaise, en passant par Bella, une ancienne alcoolique, le concours de piments nous brosse les portraits de participants et participantes aux caractères… piquants. 

Réinsertion sociale et appartenance communautaire

Des personnages haut en couleur, vous en avez à la pelle. We Are The Champions utilise le même dispositif pour ses 6 épisodes : présentation de l’activité, avant celle des stars de la discipline, pour enfin conclure avec le concours. Si les chapitres s’empilent et ouvrent les portes d’événements sacrément ridicules, il est surtout question d’une forme de tradition, voire de réinsertion sociale pour certains. Dans l’épisode des fous du yo-yo, l’un des sujets s’exprime sur la chance d’avoir intégré une communauté telle que celle-ci, les laissés-pour-compte d’après ses dires, l’appartenance communautaire prenant le pas sur le ridicule. 

Parce qu’il faut bien le dire, les « sports » présentés ont de quoi faire rire, beaucoup rire. La danse canine par exemple, avec ces Russes se dévouant corps et âme. De vraies compétitrices avec un instinct de tueuses. Mais la palme, s’il faut en décerner une, est à attribuer à la ville d’Angels Camp, en Californie. Surnommée « Frogtown », la bourgade convoque les meilleurs coaches de grenouilles. L’incompréhension règne, nos rires moqueurs comme réponse au malaise. Mais une nouvelle fois, derrière l’incongruité de l’événement, le facteur familial est évoqué. Peut-être que la compétition est bien présente, mais le sentiment d’appartenance est plus fort que tout. Un petit moment rafraîchissant, délivrant de petites séquences d’émotion pour dégommer l’absurdité stagnante. 

Fiche technique : Produite par : Dirty Robber / Date de sortie : 17 novembre 2021 / Format : 6 – 30 min / Plateforme : Netflix