La première voit la vie d’une bourgeoise new-yorkaise, incarnée par Nicole Kidman, dégringoler, la seconde une bande de jeunes loups de la finance faire leurs armes dans une banque d’investissement londonienne, The Undoing et Industry, les deux nouvelles mini-séries signées HBO, sont à découvrir de toute urgence.
The Undoing ou la descente aux enfers d’une femme
Grace Fraser (Nicole Kidman) est une thérapeute à succès. Heureuse épouse de Jonathan (Hugh Grant), un éminent oncopédiatre, et maman comblée d’un garçon fréquentant une école privée prestigieuse, la vie de cette New-yorkaise aisée bat au rythme de ses consultations, de dîners de charité et de réunions de parents d’élèves. Un jour, alors qu’elle participe à une rencontre entre membres du comité d’une récolte de fonds de l’école, Grace fait la connaissance d’Elena, maman d’un petit garçon scolarisé dans le même établissement que son fils. Cette mystérieuse femme au comportement plutôt inhabituel est retrouvée assassinée quelques jours plus tard. Au même moment, Grace tente de joindre Jonathan parti à une conférence médicale, mais ce dernier est introuvable.
Dans The Undoing, Nicole Kidman rempile pour un rôle dramatique. Elle qui avait fait des merveilles dans Big Little Lies face à Alexander Skarsgård incarne à nouveau un personnage fort en émotions, un registre qui lui va comme un gant et dans lequel elle excelle. Tout en retenue, elle investit les traits d’une femme flouée qui voit sa vie entière remise en question. L’actrice fait à nouveau équipe avec David E. Kelley, créateur de la série, pour une virée dramatique. Après Big Little Lies et les rivages californiens, direction la Grosse Pomme et ses immenses avenues pour ce thriller adapté du roman de Jean Hanff Korelitz, « You should have known » (Les premières impressions).
6 épisodes réalisés par Susanne Bier (Bird Box) et baignés dans une tension latente toujours très tenue parviennt à garder alerte le téléspectateur du début à la fin avec une facilité déconcertante. Car à la question au coeur de toutes les interrogations « qui a tué la jeune Elena ? », le scénario concocté par David E.Kelley répond en brouillant les pistes et en induisant en erreur.
Connaît-on vraiment les gens avec qui nous vivons ? Vit-on réellement la vie que nous avons ou en fabriquons-nous une version fantasmée de façon à ce qu’elle soit plus supportable ? Traversée par des questions existentielles, l’histoire joue avec les nerfs de son héroïne et suggère que chaque protagoniste pourrait être à la place de l’accusé. L’intrigue, qui semble à première vue cousue de fil blanc, prend corps petit à petit pour livrer des vérités bien sombres.
The Undoing sert sur un plateau un drame psycho-sentimental qui voit dégringoler une famille riche et puissante, prouvant au passage que personne n’est à l’abri de voir sa vie voler en éclats. Derrière les murs bien comme il faut des maisons cossues de Manhattan, les riches sont finalement des personnes comme les autres… ou pire ?
La série est diffusée dès le 25 octobre sur HBO et dès le 26 octobre en US+24 sur OCS.
Industry, les dessous pas très chics de la finance
Première création de Konrad Kay et Mickey Down, Industry plonge dans l’univers ultra concurrentiel et tragiquement pathétique de la finance dans une grande banque de Londres. Notamment produite par Lena Dunham (Girls), qui a en outre réalisé l’épisode pilote, la mini-série suit une bande de jeunes gens fraîchement diplômés embauchés dans une célèbre banque d’investissement de la capitale britannique.
En concurrence pour obtenir un poste permanent, Harper (Myha’la Herrold), Yasmin (Marisa Abela), Gus (David Jonsson), Hari (Nabhaan Rizwan) et Robert (Harry Lawtey) sortent à peine des études mais sont voraces. Leur plus grand rêve : intégrer Pierpoint, la banque d’investissement par excellence de la place financière londonienne. Pour y parvenir, tous les coups sont permis. Supervisés par des chefs aux us et coutumes pour le moins discutables, les bébés de la finance vont devoir faire preuve d’audace, de détermination et se fondre dans le moule très calibré de ce domaine hautement concurrentiel, où les « faibles » n’ont pas leur place. Harper l’a bien compris. Cette Américaine issue de la banlieue new-yorkaise débarque à Londres avec un faux diplôme en poche, son intelligence fera le reste. Prise sous l’aile d’Eric, son boss et mentor qui voit en elle un potentiel certain, la jeune femme, tout comme ses amis, va découvrir l’envers du décor. Au sein de l’entreprise, les frontières professionnelles tombent vite pour laisser place à des relations mouvantes aux contours flous, arrosées d’alcool et de drogues en tous genres. Amis, amants puis ennemis, les nouveaux venus vivent au rythme des deals, des transactions financières et des soirées de débauche mettant parfois en péril leur vie. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
8 épisodes écrits par une équipe de scénaristes composée de Konrad Kay, Mickey Down, Sam H. Freeman et Kate Verghese, Industry poursuit la tendance des « teen drama » obscurs à la sauce Euphoria lancée par HBO. En moins sombre et moins sordide que sa prédécesseur, la série explore les recoins d’un monde bourré de vices à travers les yeux de la jeune Harper qui cumule tous les facteurs potentiellement discriminants : jeune femme noire issue d’un milieu défavorisé. Industry, c’est une plongée vibrante dans les tréfonds d’une culture d’entreprise où méritocratie, dénigrements, manipulations et performances cohabitent sans faire bon ménage. La voix du succès pour certains, la descente aux enfers pour d’autres. Vainqueur un jour, moins que rien le lendemain, rien n’est acquis dans le milieu où tous les vices sont permis.
La série est diffusée sur HBO dès le 9 novembre et dès le 10 novembre en US+24 sur OCS.