Guy Ritchie revient d’un petit moment d’égarement avec son Aladdin pour Disney. Retour aux fondamentaux avec The Gentlemen. Un casting 5 étoiles et le Guy Ritchie de Snatch ou RocknRolla, place au film de gangster racé.
Le baron de la drogue, Mickey Pearson (Matthew McConaughey), annonce qu’il se retire du business. Une guerre se déclenche dans le tout Londres, des bas-fonds aux quartiers embourgeoisés. Chantage et trahisons, The Gentlemen révèle la face explosive du marché de la drogue, une véritable jungle où un seul et unique roi ne peut trôner.
Qu’on se le dise, la signature de Guy Ritchie est assez facile à déceler. Égaré avec « Aladdin », légèrement à côté avec « Le Roi Arthur », le style propre au cinéaste anglais retrouve de sa superbe dans « The Gentlemen ». Les mauvaises langues disent que Ritchie ne sait pas cadrer ou abuse des montages accélérés ; rien que par son premier plan, son amorce, il prouve que son talent de cinéaste n’est pas usurpé. Retour des bons vieux pubs anglais et ses pintes de bière, des gangsters et des suites d’anecdotes. Du Ritchie tout craché. Une pellicule typiquement Ritchiesque. Tous les coups sont permis ; tous sont prêts à faire rugir les flingues. Ses nombreux personnages, charismatiques et furieux, aspirent au trône, propriété de Mickey Pearson.

Une joie particulière nous anime quand Coach, incarné par Colin Farrell débarque, à l’accent à couper au couteau, imprévisible et colérique. Farrell ressemble à ce genre de personnage qu’affectionne Ritchie : pas de quartier, peu expressif et loyal. Mickey Pearson, avec un Matthew McConaughey retrouvé, est le sujet principal, épaulé par son sbire Ray (Charlie Hunnam) et sa douce, aussi intraitable et charismatique que lui, Rosalind (Michelle Dockery). Des caractères, des tronches, des furieux. Hugh Grant, dans la peau de Fletcher, le fauteur de troubles, du petit malin qui amène son petit grain de sel pour retirer un peu d’argent dans l’affaire. Grâce à Fletcher, un film dans le film se construit, mettant en relief les différents clans concernés.
Ritchie, entouré d’Ivan Atkinson et Marn Davies au scénario, retrouve de sa verve, de son mordant. Divertissement à l’anglaise, où les gros bras croisent le fer avec les armes, ainsi que par le biais de dialogues qui peuvent nous échapper, comme dans Snatch, avec cette langue vernaculaire. Ainsi se tisse l’histoire de Ritchie, savoureuse quand les paroles fusent. Comme un air de Pulp Fiction par son humour décalé, par sa cartographie de Londres et ses différents caciques intéressés par l’entreprise de Pearson. The Gentlemen est un plaisir coupable, slalomant entre les balles et les coups bas à foison ; un film à la balistique bien rangée, avec un sens du rythme et une organisation. Ce Guy Ritchie est drôle et percutant, du sur-mesure qu’il arrange et exécute avec talent. Une dynamique qui plaît et marche.
Casting : Matthew McConaughey, Charlie Hunnam, Michelle Dockery, Colin Farrell, Henry Golding, Hugh Grant, Lyne Renée, Eddie Marsan, Tom Wu
Fiche technique : Réalisé par : Guy Ritchie / Date de sortie : 5 février 2020 / Durée : 118 min / Scénario : Guy Ritchie, Ivan Atkinson, Marn Davies / Photographie : Alan Stewart / Musique : Christophe Benstead / Distributeur suisse : Ascot Elite