Série diffusée sur CBC depuis 2015, Schitt’s Creek cartonne outre-Atlantique mais reste une série totalement méconnue dans les contrées francophones. Pourquoi n’arrive-t-elle pas à passer la rampe européenne ? Un oubli pur et simple perpétuant cette lignée de séries américaines comiques snobées par l’Europe.
Une série inspirée de la télé-réalité (de la famille Kardashian d’après les rumeurs), aux multiples gif que vous pouvez trouver dans vos conversations WhatsApp, et même achetée par Netflix pour figurer dans son catalogue américain. Aux États-Unis, Schitt’s Creek jouit d’une cote d’enfer et peut se targuer d’avoir progressivement avalé des parts d’un marché saturé de productions sérielles. Alors, quand il est question de « Peak TV » (comprenez le pic des productions télévisées), comme John Landgraf (président de la chaîne câblée FX) l’avait évoqué en 2015, la création signée par Eugene Levy et Daniel Levy a réussi à grimper de manière graduelle et exponentielle pour enchaîner 5 saisons – une 6ème est prévue pour le 8 janvier 2020 – avec une audience en constante augmentation, atteignant désormais 3 millions de téléspectateurs en moyenne.
Netflix en détonateur
L’histoire plutôt loufoque de cette famille pleine aux as, démunie du jour au lendemain après s’être faite vilipender par un directeur commercial, et obligée de déménager dans une petite ville nommée Schitt’s Creek, achetée – pour faire une blague – à leur fils, surfe sur la confrontation entre classe aisée et classe ouvrière. Richesse et précarité ne font pas bon ménage et c’est en ça que la série réussit à construire un élan comique très frais, très virevoltant.
Des aventures qui ne cessent d’attirer des téléspectateurs. L’histoire du show est d’ailleurs intéressante à souligner : Eugene Levy et Dan Levy, père et fils, ont mis du temps à véritablement faire décoller leur série. Si sur CBC les premières audiences ont rapidement marché, aux États-Unis, sur la chaîne Pop, l’élan populaire s’est fait attendre. Même si elles ont pris l’ascenseur après la première saison, un bond de 26% aux USA, c’est en début d’année 2017 que Schitt’s Creek prend son envol, coïncidant avec l’achat de la série par Netflix. Une vraie montée en puissance qui se chiffre à près de 3,3 millions de téléspectateurs rien que sur Pop à l’occasion de la dernière saison. Et c’est sans compter les chiffres d’audience sur Netflix que la firme de Los Gatos refuse bien entendu de divulguer. Tradition oblige…
Personne pour la diffuser !
Une trajectoire étonnante, une montée en flèche pour une série très vive avec son format resserré de 20 minutes par épisode, étalé sur 13 épisodes se densifiant plus les saisons s’empilent. Un temps pour se mettre dans le mouvement, et l’excentricité d’une famille prisonnière de sa faillite – financière et personnelle -, se frottant aux nombreux obstacles de sa nouvelle vie, et voilà que la recette fait mouche. En plein dans le mille !
Un série à l’humour déchaîné, inconnue au bataillon pour beaucoup sur le Vieux continent, alors que même les Emmy Awards l’ont sélectionnée à la dernière cérémonie, se frottant aux mastodontes produits par Netflix, HBO ou Amazon. Difficile à saisir pourquoi les chaînes n’ont pas sauté sur l’occasion , ou est-ce Netflix qui bloque sur territoire francophone ?Toujours est-il que l’une des meilleures séries comiques du moment est à rattraper coûte que coûte.
Petit bonus : le premier épisode de la saison 1