Premier contact: fresque aussi brillante que mystérieuse

Présenté à Venise en avant-première mondiale, le nouveau bébé du talentueux réalisateur Denis Villeneuve est peut-être l’un des grands films de l’année. Une épopée complexe que le cinéaste canadien met admirablement en scène. Tiré du livre de Ted Chiang, L’Histoire de ta vie, Premier contact (Arrival) suit Louise Banks (Amy Adams), une linguiste réputée et appelée à venir en aide à l’armée après une invasion de mystérieux vaisseaux apparaissant à la surface de la planète. Avec pour mission de déchiffrer le langage des aliens en allant à la chasse aux indices pour savoir si les intentions sont bonnes ou pas, la professeur de l’Université de Berkeley fait équipe avec Ian Donnelly (Jeremy Renner), un physicien. Alors que le monde est sur le pied de guerre, Louise et Ian tiennent l’avenir de l’humanité entre leurs mains.

Une forme extraterrestre pour éliminer les humains?

Répartis sur la surface du globe, les vaisseaux ,ressemblant à des roches noires en apesanteur, sont un véritable mystère pour l’humanité. Sont-ils venus anéantir la race humaine ? Que cachent ces vaisseaux à la géométrie harmonieuse ? Tant de questions qui rythment une première partie savamment construite autour de l’énigme extraterrestre. La découverte de l’engin venu d’un autre Monde est fascinante, comme le prouve la première entrée où la gravité n’existe plus. La menace qui pèse est constante et évite les pièges du film de science-fiction pompeux.
Photo copyright: Sony Pictures
Photo copyright: Sony Pictures
Tant visuellement que scénaristiquement, Premier contact est un voyage complexe. Denis Villeneuve articule son film autour de la psychologie humaine. En se servant de cette invasion extraterrestre, le cinéaste canadien place un message subliminal dans son récit : Changeriez-vous le futur si vous en connaissiez les tenant et aboutissants ? Subtilement développée à l’aide de cette étude tant humaine qu’extraterrestre, comme cette somptueuse idée de communication entre les humains et ces créatures d’une autre planète, l’histoire monte en puissance au fur et à mesure que l’intrigue s’intensifie.

Des souvenirs douloureux

Plus nous avançons, plus nous entrons dans l’esprit de Louise Banks. Admirablement interprétée par Amy Adams, une actrice qui décidément excelle dans ses choix de films, la protagoniste principale apparaît toujours un peu plus hantée par un souvenir douloureux, endeuillée par la mort de sa propre fille. Louise Banks cache le second mystère du film, celui qui apporte une grande portée émotionnelle au métrage. Si le début peut paraître un peu brouillon, avec les bribes de souvenirs provenant de la mémoire de Banks, l’auteur de Sicario atteint des sommets grâce à sa mise en scène sous tension. Un écrin d’une pure beauté, traité de manière magistrale. Denis Villeneuve sublime le genre SF par sa justesse et son intelligence. C’est presque dans l’obscurité totale que nous avançons à travers la quasi totalité du film, guidé par la bande-son magnétique de Johann Johannsson. Un exercice qu’accomplit avec beaucoup de brio Villeneuve, surtout quand vient le moment de démêler le mystère que Banks a enfoui en elle. Assurément l’un des grands films de l’année. Casting: Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker, Michael Struhlbarg, Mark O’Brien, Tzi Ma Fiche technique: Réalisé par: Denis Villeneuve / Date de sortie: 7 décembre 2016 / Durée: 1h56min / Genre : Science-fiction, drame / Pays : USA / Scénario: Eric Heisserer, Ted Chiang / Photographie: Bradford Young / Musique: Johann Johannsson / Distributeur suisse : Disney