Connue pour son rôle légendaire de Rose dans « Titanic » ou encore pour sa peformance tonitruante dans « The Reader » en 2008, oscarisée pour le coup, Kate Winslet revient sur le devant de la scène et sur petit écran dans « Mare of Easttown ».
Voyez ça comme un événement. Ce 19 avril sur OCS, Kate Winslet, 10 ans après « Mildred Pierce », l’excellente série de Todd Haynes, refait de la petite lucarne son terrain de jeu le temps d’une performance éclatante, tout en contrôle et au talent. Quelle maîtrise, quelle maestria. L’âge lui va comme un gant, l’expérience magnifie son jeu à l’intensité silencieuse.
L’emprise lui va si bien
La donne est simple : plus vous tentez de l’enfermer dans un carcan, plus la native de Reading brille. Enchaînée à un passé complexe dans « The Reader », emprisonnée dans un mariage chaotique dans « Les Noces Rebelles » (Revolutionary Road), prise en otage par Josh Brolin dans « Labor Day », écrasée par l’autorité de Michael Fassbender dans « Steve Jobs », Kate Winslet se montre inspirée dès qu’elle doit camper des personnages sous emprise. Dans la nouvelle création de Brad Ingelsby, auteur du poignant « Way is Back« , Winslet retrouve un script qui lui offre une partition qu’elle affectionne : tenaillée et cadenassée.

Pennsylvanie, terres de douleurs
La Pennsylvanie comme terre minée par les maux, l’actrice anglaise tente de brûler un passé envahissant, mais le présent ne lui laisse aucun répit. La mort en digne cacique des lieux, pour Mare Sheehan, martyre et enquêtrice acariâtre, il lui faudra faire face et marchander avec elle. Tout tourne autour de la grande faucheuse, surtout quand Mare est désignée pour faire la lumière sur un homicide. Et Kate Winslet connaît la chanson, inutile de lui dire comment faire : enchaînée et tourmentée par les fantômes du passé, une aubaine pour la comédienne de faire transpirer son talent.
Outre le savoir-faire de Winslet, ce 19 avril prochain est une petite révolution : son retour dans l’écurie HBO. Comme précité, elle n’a plus été aperçue depuis l’excellente série de Todd Haynes, « Mildred Pierce », là encore encerclée par les préjugés de la société de l’époque – on ne change pas une équipe qui gagne. En 2021, fêtons le retour gracieux de Winslet, celui d’une pointure de l’industrie dans la grande marmite sérielle.