Ce premier jour de festivités nyonnaises était pour beaucoup rythmé par une seule et unique motivation: voir les Red Hot Chili Peppers. Et pourtant, d’autres artistes valaient à priori le détour, bien plus même que les californiens sous acide en pantalons de clown. Foals en faisait partie et c’est non sans une certaine excitation que nous avons pris le chemin de la grande scène.
Il fait encore jour lorsque les Britanniques déboulent sur la plaine de l’Asse et entament leur show. Cheveux ondulés gominés sur le côté et chemise aux motifs floraux déboutonnée, Philippakis, le look râblé et ses quatre compères foncent droit dans le tas avec, comme morceau initial, le très aimé Mountain At My Gates. Direct dans l’ambiance avec un de leur titre phare de ces deux dernières années, ce qui avait l’air de commencer sur les chapeaux de roues et fleurait bon le moment de rock sympatoche a très vite viré à l’ennui… et dieu sait que dire ça de Foals me brûle le palais tel un burrito double boeuf – poivrons périmé. Si l’entame avait tout pour séduire grâce à des titres comme My Number ou Inhaler et l’énergie toute relative propre aux Anglais, la suite s’est singulièrement gâtée et n’a pas réussi à subjuguer le public, pas des plus motivés non plus il faut dire… Un public difficile à faire bouger, une tendance qui se vérifiera tout au long de cette 42ème édition.

Alors à quoi est due cette performance en demi-teinte? Très certainement à un choix de set inapproprié. Est-ce utile de préciser qu’un concert de festival ne s’envisage pas comme un concert de tournée. Moins de temps sur scène implique nécessairement une optimisation de ce temps afin d’en tirer le meilleur parti. En somme, le choix des morceaux a d’autant plus d’importance compte-tenu du laps de temps « réduit » qu’a chaque groupe lors de ce genre de rassemblement estival. Foals n’a pas dû intégrer cette notion. Résultat: après quelques titres dansants où l’on se prend au jeu du déhanché, jeté de tête à gauche puis à droite, s’ensuit une longue traversée du désert avec des morceaux au tempo lent, douces mélodies certes, mais qui, accumulées, endorment plus qu’elles ne revigorent dans la chaleur tropicale helvétique de ce mardi 18 juillet. Si, dans un autre contexte, cet ordre de chansons n’aurait pas poser problème, il nous en aurait fallu plus pour être réellement embarqués. À la limite du mou, le groupe peine à faire décoller l’ambiance et, osons le dire, commence à ennuyer un peu. Pas mauvaise pourtant, l’équipe menée par Yannis Philippakis déçoit plus par sa nonchalance convenue et un manque de nuance dans son choix de morceaux que par sa prestation technique à proprement parler. On sait les Anglais capables de beaucoup mieux. Les attentes n’ont donc pas été comblées et ce concert ne restera pas gravé dans les mémoires nyonnaises.