Michael Stuhlbarg est bien plus qu’un second couteau

Michael Stuhlbarg. Son nom ne vous dit rien ? Mais oui, Larry Gopnik dans A Serious Man des frères Coen. Non, toujours pas ?

Né à Long Beach il y a 49 ans de cela, l’acteur américain mène une carrière dans l’ombre des grands noms mais reste l’un des acteurs les plus intéressants du moment. Rien que sur l’année 2017, son visage est apparu dans l’excellent Call Me By Your Name, dans Miss Sloane aux côtés de Jessica Chastain, dans Pentagon Papers ou encore dans La Forme de l’eau de Guillermo Del Toro. Une excellente année, certes, mais toujours dans des rôles secondaires. Souvenez-vous, dernièrement il était à l’affiche de Blue Jasmine (2013), Dalton Trumbo (2015), Steve Jobs (2016) ou encore dans Premier Contact (2016). Sans oublier de mentionner qu’il faisait partie de la distribution de Lincoln, ou encore ses rôles récurrents à la télévision dans Boardwalk Empire et Fargo. Stuhlbarg force le plus grand des respects.

Toujours dans les bons coups, mais toujours en second rideau. L’acteur américain semble avoir pris pour acquis des rôles secondaires laissés vacants par Stanley Tucci, lui qui s’est tourné vers la réalisation dernièrement avec Final Portrait et s’est montré moins présent devant la caméra. Mais Tucci n’a pas ce petit plus que Stuhlbarg possède dans son jeu. Cette carte qui fait la différence et qui doit pousser le public à prendre un peu plus en considération un acteur de sa trempe.

Acteur précieux au parcours fourni

2018. S’il est l’heure de suivre et faire connaissance avec Stuhlbarg, penchons-nous sur son parcours digne d’un globe-trotter. Entre ses études à Julliard à New York, son passage à la National Youth Theatre of Great Britain de l’Université de Londres, un détour à l’UCLA en Californie et un dernier saut au Conservatoire de musique de Lituanie, il n’a pas hésité à voir du pays avant de se lancer comme comédien de théâtre en 1995. Son premier rôle au cinéma, c’est Boaz Yakin qui lui l’offre dans Sonia Horrowitz, l’insoumise. Mais son premier vrai fait d’arme est son rôle dans A Serious Man. Une première percée qui l’amène vers d’autres cieux et notamment ceux de Martin Scorsese dans Hugo Cabret. La cote du californien grimpe et il atterrit dans Men in Black 3.

Photo copyright : Hilary Bronwyn Gayle

Depuis, sa filmographie ne cesse de s’étoffer. De Martin McDonagh à Edward Zwick dans Le Prodige, Stuhlbarg continue son petit bonhomme de chemin en enchaînant souvent des rôles notoires mais toujours secondaires.

Un rôle principal qu’il mérite

1,69 m sous la toise mais qu’importe, la taille ne fait pas tout. Son charisme et son jeu font de lui un excellent acteur toujours précieux dès qu’il apparaît à l’écran. Récemment, dans Call Me By Your Name, son rôle est primordial, bien qu’occulté par le duo Armie Hammer et Timothée Chalamet. Précis et apportant cette petite touche extérieure à la romance entre Oliver et Elio, Stuhlbarg est parfait dans son rôle de père compréhensif, avec retenue et sincérité.

Des performances qui doivent l’amener à hériter d’un rôle principal, de composition qu’il mérite depuis son année 2017 sans fioriture. Mûr à 49 ans ? Mieux vaut tard que jamais. Il reste cantonné à des rôles de soutien, mais dorénavant le nom de Michael Stuhlbarg est appelé à trôner en haut de l’affiche. À voir dans les années à venir et plus particulièrement dans la série The Looming Tower sur Hulu, dans un peu moins d’un mois.