Mayans MC : que vaut la mise en bouche du spin-off des Sons of Anarchy ?

Jax Teller a réussi à fidéliser une jolie communauté d’aficionados pendant plusieurs saisons. Les Sons of Anarchy appartiennent au passé, place aux Mayans MC, anciens ennemis des Sons. Un clan de hors-la-loi sur Harley-Davidson, où la castagne et les échanges de tirs sont légion. Kurt Sutter, créateur des Sons of Anarchy, profite de reprendre une recette gagnante. Cette fois-ci, les gangsters motorisés sont propulsés dans un nouveau club: les Mayans. Toujours en Californie, à la frontière mexicaine, les ingrédients sont les mêmes. Kurt Sutter suit le même schéma que sa précédente série à succès.

Un oiseau mort, une moto qui trace la route et un univers aride, avec des mélodies country. Paf, le décor est planté et il ne manque plus qu’une première échauffourée pour décanter tout ça. Chose promise, chose due. Voilà que la cargaison du parrain local, Miguel Galindo (Danny Pino), contrôlée par les Mayans se fait attaquer par une bande rivale. Échange de balles et premiers jets de sang. Les Mayans ont perdu la marchandise et Galindo est prêt à faire respecter son autorité. Ça va saigner !

Premier épisode à rallonge

La mise en bouche est un peu décousue, avec des personnages peu développés – un peu tôt vous allez me dire – et une construction trop classique. Sutter se focalise sur EZ (JD Pardo), nouveau membre des Mayans et souvent surnommé « Prospect » (ndlr: espoir) pour son statut de rookie. C’est peut-être le seul personnage qu’on connaît légèrement. 8 ans plus tôt, on le voit dans un flash-back alors qu’il est accepté à Stanford, mais son parcours académique s’arrête brusquement après un petit passage par la case prison. Dans ce même flash-back, nous y voyons Emily ( Sarah Bolger), son amoureuse de l’époque. Mais la belle Emily est dorénavant au bras de… Miguel Galindo. En somme, le boss de EZ. Un « triangle amoureux » qui sera, à n’en pas douter, utilisé pour donner une dimension romantique dans ce milieu de brutes épaisses.

Photo copyright : Tous Droits réservés / Fox

Pour être parfaitement honnête, l’entame est exclusivement centrée sur la violence qui règne dans la série. Attaques, règlement de compte et torture, Mayans n’a pas la même profondeur que son illustre prédécesseur. Un spin-off bien maigre, où l’accent aurait dû être mis sur les débuts de l’apprentissage d’EZ pour être pleinement accepté dans le clan Mayans. Et même si son frère en fait partie, la partie n’est de loin pas gagnée.

Médiocre copie des Sons

Le petit monde des Mayans n’est pas à la hauteur. Si les dialogues tournent souvent autour des valeurs du club et des vengeances, les flash-backs sur la vie d’EZ sont des respirations bienvenues au milieu des bikers latinos. Le « prospect » parle « d’espérance cruelle » et s’en veut de la tournure qu’a pris sa relation avec Emily. Si Sutter a la bonne idée d’angler sur son poulain, Mayans peut prendre un peu plus d’ampleur. Le hic ? JD Pardo est loin d’avoir le même charisme que Charlie Hunnam…

On s’attendait à une vision différente des Sons, mais c’est plutôt une médiocre copie, proche de sombrer dans le cliché. Le premier épisode qui dure presque 1h05 s’étire et ne fait que tourner en rond. Sutter est capable de mieux faire, mais sa plume devrait délaisser un peu plus la violence afin de s’intéresser à ses personnages.

Casting : JD Pardo, Sarah Bolger, Clayton Cardenas, Richard Cabral, Carla Baratta, Michael Irby, Edward James Olmos, Danny Pino

Fiche technique : Créée par : Kurt Sutter / Date de diffusion : 4 septembre 2018 / Chaîne : FX / Format : 50 – 7 épisodes