Le Covid-19 reste à l’ordre du jour, bien malheureusement, entraînant toujours ce semi-confinement. Soit. En avant pour notre 3ème article « Guide Covid ». Cette fois, nous faisons un petit détour chez Facebook Watch, plateforme trop souvent oubliée et sous-estimée. Mark Zuckerberg et ses équipes ne lésinent pas sur les moyens et nous proposent des contenus souvent surprenants.
Limetown
Sortie en octobre 2019, Limetown est la série la plus ambitieuse à ce jour du géant des réseaux sociaux. Portée par Jessica Biel, qui continue de persévérer dans des rôles dignes d’intérêt après The Sinner, Limetown avance dans un brouillard de questions et vous traîne dans une série à combustion lente.
Le récit s’ancre à… Limetown, où une communauté de neuroscientifiques se volatilise sans laisser la moindre trace. Tout a littéralement disparu. Plus de 300 personnes évanouies dans la nature. Désormais ville fantôme, cette petite bourgade renferme un mystère opaque. Sur le papier, l’histoire fait diablement envie ; Lia (Jessica Biel), journaliste et podcasteuse – c’est à la mode ces temps-ci -, se décide à mener l’enquête pour faire éclater la vérité. Drame en devenir et pluie de mystères en prime.
Un empilement de 10 épisodes de 30 minutes tiré des podcasts de Zack Akers et Skip Bronkie. Un genre de Homecoming (Amazon Prime) aux multiples couches. L’histoire tisse lentement sa toile autour de flashbacks et déploie un excellent tandem Biel/Tucci. À force de creuser, Lia trouve des survivants mais peine à cerner la vérité. Les fréquentes amnésies des survivants et les avertissements n’ont pas raison du courage de la téméraire journaliste. Qui se cache derrière cette machination ? Qui sont les personnes à la tête de cette étrange communauté ? Le danger s’amplifie et les réponses apparaissent au compte-goutte. Limetown offre une jolie partition aux arcanes obscures et incertaines, parfois au détriment d’une trame narrative quelque peu brinquebalante et des personnages peu développés. Mais le grondement grandissant, presque invisible, sur le point d’engloutir la jeune journaliste, nous avale dans une histoire addictive.
Sacred Lies
2 saisons, 2 étonnantes saisons qui prouvent que Facebook Watch a trouvé sa cadence en matière de série pour ado. À l’image de Skam Austin – aussi sur Facebook Watch -, Sacred Lies empoigne le genre avec plus d’entrain et de subtilité que Netflix, par exemple. Une première saison à l’obscurité stylistique délicieuse et une seconde d’un meilleur cru. La première traite d’une jeune fille parachutée dans un centre de détention après avoir échappé à une secte ; la seconde suit une jeune fille abandonnée, à la recherche de son père, qui l’emmène vers un détenu coupable de plusieurs meurtres.
Le charme étrange et l’avancée en eaux troubles sont des pierres angulaires de Sacred Lies. Dernièrement diffusée, la seconde saison possède cette imprévisibilité, ces différentes couches scénaristiques qui plaisent et poussent à creuser plus loin. Que va-t-il se passer ? Une tournure effrayante ou non ? Pour résumer les 2 saisons, Raelle Tucker propose un travail simple et concis, librement inspiré des contes Grimm, assez travaillé et bien cadencé pour réussir un show d’un bon calibre, parfois enchanteur et séduisant.
Sorry For Your Loss
On en a parlé en long et en large, ici ou encore là. Cet uppercut silencieux, ce deuil si joliment amené par Kit Steinkellner. Sorry For Your Loss explore l’impact de la perte d’un être cher sur 2 familles, axant surtout sur une veuve (Leigh) et un frère (Alex). Mais autour, les proches souffrent en silence. La vie continue pourtant tant bien mal. Une souffrance étouffée et si difficile à exorciser. Elizabeth Olsen nous offre l’un de ses meilleurs rôles ; en retenue, au bord de la crise de larmes. Steinkellner dessine un personnage complexe à incarner, endeuillé et sur le chemin du processus d’acceptation. L’histoire traverse intelligemment les différents personnages pour emprunter les sentiers du chagrin, mais pour une issue assurément heureuse. À courir derrière le fantôme de Matt (Mamadou Athie), Leigh (Elizabeth Olsen) projette ses angoisses sur son beau-frère, Danny (Jovan Adepo). Le deuil se fait à deux, se vit et s’endure. Une veuve et un frère orphelin. Dépouillée, débarrassée du moindre effet parasite, Sorry For Your Loss est déchirante quand elle enfile sa cap chagrinée.