Elle est jeune et talentueuse, issue de la Gustav Academy. Les organisateurs du Prémices festival sont tombés sous le charme durant Les Georges en 2019. Elle, c’est Lakna, une Fribourgeoise expatriée à Genève, artiste voguant entre la pop, le r’n’b et la soul, à la voix basse et enivrante. Avec un tout nouvel EP, Patchwork, chantant les différents visages de la féminité, ceux d’une féminité révoltée, la jeune chanteuse affirme son tempérament, une franchise et un naturel à travers 5 morceaux, dont la toile tissée dénote un voyage introspectif.
Alors derrière ce premier opus plein de promesses, qui est cette musicienne de 21 ans ? Malgré l’annulation de son concert au Great Escape dans le cadre du Prémices festival, quelques questions pour faire connaissance avec une jeune femme enjouée, la tête bien vissée sur les épaules. Rencontre.
Artiste de tempérament, franc et naturel. Une voix basse, délicate. Mais en fait, qui est véritablement Lakna ?
Une jeune adulte qui se cherche un peu comme tout le monde je suppose, la seule différence c’est que j’ai l’occasion de chanter mes doutes sur scène (rire). Autre différence, c’est que je suis une artiste suisse qui pense que l’on peut très bien développer son art depuis « chez nous », donc je suppose que je suis aussi très (trop?) optimiste (rires).
Patchwork est votre nouvel EP, votre tout premier EP. Un assemblage d’histoires où vous vous mettez dans la peau de différentes femmes. Ces femmes sont-elles issues de vos différentes expériences ?
A chaque fois c’est un trait de ma personnalité ou un bout d’expérience que j’ai vécu ou vu, que j’ai personnifié en une histoire qui elle ne m’appartient jamais totalement. Sauf le single « Shelter » qui parle de ma dernière déception amoureuse.
Votre musique varie entre mélancolie et envolées dansantes. Est-ce que la mélancolie empiète sur la joie, ou est-ce le contraire ?
Je dirais que la joie empiète sur la mélancolie. Les textes sont tous tristes mais au final beaucoup de mes morceaux ont pour but de faire danser et de cacher entre guillemets le sous-texte. Dans ma vie, j’essaie toujours de voir de la beauté même dans ce qui m’effraie ou ce qui est difficile.
Une collaboration de rêve en particulier ?
Si je pouvais faire une collaboration, je choisirais Rosalia. Elle est complètement unique en son genre et dégage une force et une allure incroyable.
Une collaboration de rêve avec Rosalia, mais si vous deviez faire l’apologie d’un artiste, d’une personnalité, qui choisiriez-vous ?
Fatoumata Diawara ! Je suis allée la voir aux Docks dans le cadre du festival Les Créatives. C’est un des meilleurs concerts de ma vie. Je l’ai trouvée humble et d’une puissance ahurissante. Tout le public était dedans, alors que la plupart ne comprenait pas les paroles des chansons. Les messages qu’elle voulait faire passer étaient clairs et limpides. C’est pour moi l’essence même de la musique. On s’est même tous retrouvés à danser sur scène avec elle. Un super moment !