La Voix du succès: le feel good movie de ce début d’été

Los Angeles nourrit bien des fantasmes et fait briller les yeux de beaucoup de rêveurs. Dans La Voix du succès (The High Note), la réalisatrice Nisha Ganatra balade sa caméra à travers la cité des anges pour raconter l’histoire de Maggie, une assistante personnelle qui se rêve productrice de musique. Prévisible à souhait, cette comédie romantique reste malgré tout divertissante.

Les palmiers et les plages à perte de vue, les immenses boulevards et les fameuses lettres du panneau «Hollywood» illuminant la ville, la métropole californienne fait pétiller les yeux de beaucoup de rêveurs, à commencer par Maggie (Dakota Johnson), assistante personnelle pour le compte de Grace Davis (Tracee Ellis Ross). La jeune femme est à la botte de la superstar et cravache sans relâche pour satisfaire tous ses désirs. Assistante et bonne à tout faire le jour, la nuit, Maggie s’adonne à sa passion : produire de la musique. Alors que sa popstar de boss doit faire face à un choix crucial pour la suite de sa carrière, Maggie encourage cette dernière à être audacieuse et à prendre des risques. Une décision lourde de conséquences pour le futur professionnel des deux femmes.

Bien que le film ne soit pas avare en clichés, parmi lesquels on retrouve la diva caractérielle, l’assistante-larbin maltraitée, le manager et ses bracelets en or interprété par Ice Cube ou encore le producteur persuadé d’être le Mozart du 21ème siècle joué par Diplo, on ne peut s’empêcher d’être quelque peu séduit par ces personnages, ridicules pour certains, attendrissants pour d’autres. À l’image de Maggie jouée par Dakota Johnson. Un rôle qui ne sort pas des sentiers battus pour l’actrice qui ré-endosse l’attirail dans la gentille fi-fille et qui rappellera de loin son rôle d’Anastasia Steele dans la très médiocre trilogie des Fifty Shades. Face à elle, Tracee Ellis Ross, fille de Diana Ross à la ville, interprète cette diva quarantenaire, plutôt frileuse à l’idée de prendre des risques car bien trop consciente des enjeux pour une artiste noire de son âge. En bref, un duo de comédiennes pas désagréable à regarder.

Après Late Night sorti l’année dernière, Nisha Ganatra remet le couvert avec cette nouvelle comédie gentillette, dont l’histoire est ancrée dans le monde impitoyable du showbiz, de ses grosses cylindrées, des soirées clinquantes et des montres qui brillent. La Voix du succès ne brille pourtant pas par son originalité. Écrit par Flora Greeson, qui signe son premier script de long-métrage, on pourra reprocher au scénario un manque de consistance et d’originalité, tournant autour de l’éternel thème d’une soi-disant méritocratie dans un monde de poudre aux yeux, où les longues années de travail acharné serait le seul et unique moyen d’atteindre le succès. On pourra encore lui reprocher d’être prévisible et formaté, un de ces scénar’ de popcorn movie comme Hollywood sait si bien s’en faire l’auteur. Et pourtant, ce genre de film ne se donne pas l’ambition de révolutionner le 7ème art, vous l’aurez compris. Il se contente de distraire et c’est, en soi, déjà pas mal. Un peu de tout et de rien, quelques moments de rigolades parsemés d’une touche de drame et de romance, La Voix du succès est un melting-pot de thèmes divers et variés, brassés dans une sauce un peu fadasse il est vrai, une sorte de fourre-tout histoire de rassembler une large audience. Un film qui pêche à bien des égards, certes, mais qui finit quand même par divertir.

Casting : Dakota Johnson, Tracee Ellis Ross, Ice Cube, Kelvin Harrison Jr., Bill Pullman, Zoe Chao, June Diane Raphael.

Fiche technique : Réalisé par : Nisha Ganatra / Scénario : Flora Greeson / Date de sortie : 14 juillet 2020 / Durée : 113 min / Distributeur suisse : Universal