Jonathan Cohen, nouvelle icône de la comédie française ?

Jonathan Cohen continue d’investir nos écrans et la grande toile, ne cessant de s’affirmer comme la valeur sûre de la comédie française. Après la récente diffusion de Family Business sur Netflix, c’est dorénavant chez Canal+ qu’on le retrouve, dans la peau d’un Bachelor parodié.

La crise de la quarantaine, Jonathan Cohen ne connaît pas. Ou plutôt il l’a vit bien, pleinement et sereinement. Après avoir accumulé les films et s’être fait connaître aux yeux du grand public dans la peau de Serge Le Mytho, le Parisien se profile depuis plusieurs années comme l’acteur comique français le plus prolifique. Et il en a fait du chemin depuis Comme t’y es belle (2006). Des seconds rôles à foison, mais depuis, la star c’est lui. Côté cinéma, c’est pas moins de 4 films à son actif en 2020 : Forte, Tout simplement noir, Terrible Jungle et Énorme. Sans oublier les séries et ses rôles principaux dans Family Business et à présent La Flamme sur Canal+, série prévue le 12 octobre sur la chaîne cryptée.

Visage de Canal+ et maître du pathétique

Sa bonne lancée, il la doit surtout à ses apparitions répétées chez Canal+, depuis une paire d’années – 2011 et son rôle dans Les 2 mecs qui bossent à Canal. Jonathan Cohen s’est constitué une carrière et une importante communauté de fans. C’est presque logiquement que le rôle principal de Marc dans La Flamme, la nouvelle création de la chaîne cryptée, lui a été attribué. Un sacré terrain de jeu pour amuser la galerie. En co-créant l’émission avec Jérémie Galan et Florent Bernard, Cohen s’offre un genre qui lui va à merveille : la parodie et le comique.

Dans la veine de Serge le mytho, dans son écrin le plus stupide possible, en adaptant la série Burning Love, Cohen a la matière pour nous faire rire. Un rôle absurde, où l’idiotie est poussée à son paroxysme, relayant le talent humoristique de Cohen vers les sommets du ridicule. « Je suis prêt à embarquer pour mon plus beau voyage : le 7ème ciel » répété de la manière la plus sérieuse qui soit. Impossible de ne pas rire bêtement. Ou « une personne de la production est venue me dire que ce n’est pas un vie, mais bien une vie. Cette même personne m’a dit que j’étais « une illettré », qui veut dire homme de lettre en italien. » Et ces blagues n’auraient pas la même saveur si Cohen n’en était pas l’auteur, avec son air le plus idiot qui soit, débordant de pathétisme.

Sur ces 9 épisodes de 26 minutes, l’acteur français prouve que sans son jeu comique diablement précis, la série ne serait pas aussi convaincante. Du haut de ses 40 ans, la machine à blagues enchaîne, s’amusant avec une facilité déconcertante à travers ses différents projets. De sa formation classique et sa fréquentation au Conservatoire national supérieur d’Art Dramatique à son expérience avortée à New York, Cohen nourrit une carrière qui prend en ampleur. Puisant dans l’excès, son humour absurde tend vers la gourmandise. On en veut encore, jusqu’à l’écoeurement. De l’énergie à revendre, une vraie palette comique que le cinéma tricolore recherche désespérément – peut-on greffer Vincent Dedienne au registre des talents actuels ? -, Jonathan Cohen en devient le porte-étendard, tout feu, tout flamme.