À l’affiche de la seconde saison de The Alienist, Daniel Brühl continue son ascension à l’abri des regards, surtout ceux du grand public, en composant une carrière éclatante et surtout polyvalente.
Si 2021 est placée sous le signe du blockbuster pour Brühl, sa palette reste admirable de polyvalence. Dernièrement sous les ordres de Julie Delpy dans My Zoe, en ce moment à l’affiche de l’excellente série The Alienist, prochainement à l’affiche du nouveau volet de King’s Man et dans la série The Falcon and the Winter Soldier, les choix de l’acteur germano-ibérique lui façonnent une image d’explorateur des genres. C’est une carrière intéressante que nous avons là. Pour lui, du haut de ses 42 ans, il est capital de diversifier son parcours, aller d’un film indépendant à un blockbuster comme Captain America. L’importance de s’adapter, le maître-mot.
Il est certain que Daniel Brühl réussit ses sorties avec brio, rarement à côté de la plaque. Sacré Brühl, prêt à faire rugir les pots d’échappements dans le rôle de l’inoubliable Nikki Lauda. Une partition parfaitement exécutée, pas une fausse note. Depuis, ses derniers rôles peuvent démontrer que tout n’est pas parfait, mais en 2017, il incarne de Laszlo Kreizler, un rôle d’aliéniste qui lui colle à la peau.
Le désir profond de passer derrière la caméra
Plus décrié qu’acclamé, un brin prétentieux et clinique, Laszlo Kreizler est parfaitement campé par Brühl. Un personnage qu’on aurait difficilement pu lui retirer. Son retour en 2020 sous les traits du psychiatre à la recherche de « l’ange des ténèbres » peut être perçu comme l’une des interprétations phares dans le milieu sériel. Un délice, surtout quand sa langue de vipère s’attaque à l’hypocrisie teintée de bassesse d’une société new-yorkaise auto-centrée. Et même si son rôle devient (légèrement) secondaire dans cette nouvelle saison, Brühl brille par son intensité.
Et ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ? L’idée de rester devant l’objectif lui a ouvert de nouveaux horizons. Son désir profond de coiffer la casquette de réalisateur devenait de plus en plus fort, plus les années s’empilaient. Brühl décide de financer son propre film – à la manière d’un Zach Braff et son audace permanente -, Next Door, une comédie grinçante qui déplore la gentrification des quartiers berlinois. Un passage qu’on sentait obligé, surtout que le bougre démontre une vraie polyvalence en tant que comédien. Alors difficile de ne pas le voir relever le défi que beaucoup d’acteurs se sont lancés avant lui. Conter et mettre en boîte son histoire, poser un regard qui lui est propre. Daniel Brühl a la carrure et le talent.