Au Canada, le cinéma est peut-être l’un des plus passionnants du moment. La patte furieuse de Stephen Dunn, avec Closet Monster, rappelle que le pays du sirop d’érable possède un vivier de réalisateurs au talent immense.
Dans ce drame adolescent, Oscar Maldy (Connor Jessup) se retrouve confronté à plusieurs dilemmes. Entre ses problèmes familiaux, ses troubles qu’il traînent depuis l’enfance et son orientation sexuelle hésitante, Oscar traverse l’aube de l’âge adulte avec peine. Pour supporter ces moments compliqués, il partage sa vie avec son étrange hamster – vous reconnaitrez la voix de Isabella Rossellini – et se donne corps et âme pour son dossier d’entrée dans une école d’art à New York. Le chemin est tortueux mais le jeune homme semble sur le point d’exorciser son passé.
Un écorché vif. Voilà ce que cet adolescent passionné de maquillage en effet spéciaux est. Confronté à une agression d’un jeune homosexuel dans un cimetière, le tout jeune Oscar en garder des séquelles, des plaies qu’il peine à gommer de sa mémoire. Outre cette vision cauchemardesque, la relation tendue avec son père n’arrange en rien les choses. Accumulant traumatisme sur traumatisme, le jeune homme « s’évade » quelque peu avec Gemma (Sofia Banzhof) mais ne reste qu’une personne secondaire dans l’existence d’Oscar. Non, la véritable pièce maîtresse, c’est Buffy, son hamster qui parle. Etrange, mais voyez cet animal comme la conscience d’Oscar.
Le désespoir ou l’espoir. La quête identitaire est à son apogée.
Tout est métaphore, tout se décortique par des actes parfois violents, parfois déroutants. Sa rencontre avec Wilder (Aliocha Schneider), nous exposera des thématiques telles que l’acceptation personnelle et la quête identitaire. Parallèlement à ça, les profondes blessures qui gangrènent l’existence d’Oscar vont faire place au côté sombre du jeune homme. Closet Monster versera dans la débauche, le crise identitaire. Entre les lumières agressives d’une soirée de débauche et la lourde lueur du soleil levant, Oscar sera confronté – le lendemain de cette soirée très arrosée – à un tournant de sa vie, celui qui le verra prendre ses responsabilités. Stephen Dunn pose un regard fasciné – l’histoire est inspirée de sa propre existence -, voire douloureux. Symbolisé par cet adolescent déboussolé – Connor Jessup est excellent -, Closet Monster électrise par cette esthétique enlevée. Une poésie où les méandres de la pensée tire sur une corde déjà usée et prête à lâcher. Le désespoir ou l’espoir. La quête identitaire est à son apogée.
https://www.youtube.com/watch?v=RTgM1e8w05g
Casting: Connor Jessup, Aaron Abrams, Isabella Rossellini, Joanne Kelly, Aliocha Schneider, Sofia Banzhof
Fiche technique: Réalisé par: Stephen Dunn / Date de sortie: – / Durée : 1h30min / Genre: Drame / Pays: Canada / Scénario: Stephen Dunn / Photographie: Bobby Shore / Musique: Todor Kobakov / Distributeur suisse: –