À force de rester en semi-confinement, à compter les moutons et siroter des doses de caféine que mon corps peine à supporter, je me suis creusé les méninges pour trouver un sujet qui me paraissait pertinent, assez polémique et intéressant pour faire réagir les sphères virtuelles. Mais quoi donc ? Comment allumer la mèche pour faire hurler ou réfléchir les internautes avides de sujets autres que le Covid-19 ou l’économie partant en lambeaux ?
La bonne vieille matière grise qui me reste m’a murmuré un « say no more », pour me sortir un sujet : Emma Watson n’a-t-elle pas gâché sa carrière ? Avant de commencer, je ne cherche pas à me quereller avec ses fans, qu’on soit clair. Mais franchement, qu’on se le dise, on la pensait lancée sur les rails d’une carrière brillante, prête à rafler les récompenses et tourner pour les plus grands du 7ème art. Menteurs ceux qui affirment le contraire. Et force est de constater que les « menteurs » ont peut-être eu raison. La belle Anglaise n’a pas vraiment brillé sur les plateaux depuis belle lurette.
La lutte pour le droit des femmes avant le cinéma ?
Alors oui, vous allez me dire que le cinéma est devenu secondaire pour elle, qu’elle s’est consacrée à ses études à l’université de Brown, qu’elle a fondé un groupe de lecture fort de plus de 100’000 membres, que le féminisme est devenu son cheval de bataille dorénavant. Soit, et je l’entends, mais quelque chose me chiffonne : ses apparitions, ses choix de rôles pour des films dits engagés n’ont pas convaincu – The Circle ou Colonia se sont pris les pieds dans le tapis. Bug dans la matrice ? Bon, je vous accorde le carton au box-office de La Belle et la Bête qui a bien renfloué les caisses. Mais soyons honnêtes, son interprétation dans la peau de Belle ne restera pas dans les annales, à des années lumières de LA performance qui vous décroche la mâchoire.
De plus, évoquons le cas La La Land et ses déclarations (tardives) d’une infinie convenance. Elle aurait préféré se consacrer à La Belle et la Bête en lieu et place de la comédie musicale. Tout de même difficile de repousser Damien Chazelle et sa hype grandissante. Je ne vous cache pas que je me frotte encore le menton. Dans les premiers articles parus à propos du remaniement de casting, il était souvent question d’un cachet trop maigre. Emma Watson serait-elle gourmande au point de laisser filer une telle opportunité ? Page Six et The Independent avaient, eux, relayé l’info que Watson en voulait à son agent pour ne pas lui avoir obtenu le rôle. Tiens !
Des bruits de couloir ? Il n’y a jamais de fumée sans feu, dit-on. La suite n’est d’ailleurs pas si réjouissante : dans Les Filles du Docteur March (Little Women) de Greta Gerwig, une partition correcte, mais pas de quoi casser 3 pattes à un canard, elle se fait même – de mon point de vue, hein ! – voler la vedette par Florence Pugh. Moi, mauvaise langue ? Honnêtement, on est en droit d’attendre une performance notable d’une actrice au talent évident. Parce que sincèrement, là, en ce 27 avril 2020, les idées empêtrées dans ce Coronavirus de misère, Emma Watson n’a (toujours) pas confirmé son potentiel. Une carrière avortée ? Ne peignons pas si rapidement le diable sur la muraille, elle n’est âgée que de 30 ans et peut-être que le cinéma n’entre plus dans son vocable. Il serait tout de même dommage de gâcher le potentiel aperçu dans The Bling Ring ou Le Monde Charlie, voire Regression.