Chronique | À l’instinct : Chadwick Boseman mérite mieux que Black Panther

La disparition soudaine de Chadwick Boseman a marqué le monde du cinéma. Connu pour son rôle dans le succès mondial Black Panther, ses meilleurs rôles ont souvent été oubliés du grand public. 3 en particulier qui cadrent une courte carrière.

Beaucoup l’oublient, mais Boseman s’est fait les dents sur le petit écran. Cold Case, Lie To Me, Castle, Justified, Fringe, même Urgences. Une brochette de petits rôles ; il empile les épisodes par-ci, par-là avant la consécration et sa première véritable partition. Chadwick Boseman incarne l’une des figures afro-américaine : Jackie Robinson, le premier joueur noir à intégrer la ligue majeure de Baseball. Après le dispensable The Kill Hole, cette performance pose la première pierre d’une carrière en devenir. À 37 ans, Boseman obtient enfin un rôle à sa hauteur qui lui ouvrira le chemin vers une première lueur. Une interprétation qui le révèle, imposant batte à la main, prompt à frapper.

Après Jackie Robinson, le légendaire James Brown

Mais son chef-d’oeuvre arrive en 2014 sous les ordres de Tate Taylor. Dans la peau du légendaire roi de la funk et de la soul, Boseman se sublime, s’empare du groove d’une figure de la musique mondiale pour produire une performance de haut-vol totalement passée sous silence. Comme possédé, comme l’était Brown, il emboîte le pas à son illustre exemple. Les mouvements et l’intonation, le regard habité, fusillant le moindre individu se mettant en travers de son chemin, Get On Up est la consécration, le rôle tant attendu pour Boseman.

Furieux, impossible de le quitter des yeux, Chadwick Boseman brille dans les partitions biographiques. Une nouvelle marque de fabrique, sa marque de fabrique ? Le natif de Caroline du Sud se glisse sous les traits de figures de la communauté afro-américaine, des teignes, des courageux issus du sport ou de la musique. Pas de rôle du genre Luther King ou Malcolm X, mais des exemples d’abnégation.

Un 3ème rôle intervient pour confirmer cette vérité : Boseman resplendit dans les biopics. En 2017, débarque Marshall. L’histoire de Thurgood Marshall, et un épisode de ce légendaire (encore) avocat des droits civiques. Boseman, slalomant entre les stéréotypes raciaux des productions hollywoodiennes, parvient à équilibrer les faiblesses du scénario pour tirer les marrons du feu. La finesse de son jeu et son intensité en font un genre de Perry Mason. Si bon, bien plus intéressant que son rôle bancal dans la superproduction Black Panther, où le quart de son talent n’est même pas effleuré.