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Alien : Covenant : le sang coule et la poésie anglaise s’emballe
La saga Alien fut initiée en 1979 par Ridley Scott. En 2017, et après le Promotheus de 2012, il est l’heure de repartir à la découverte d’une nouvelle planète à bord du vaisseau Covenant. Mais l’aventure vire rapidement au massacre pour un équipage qui perçoit un signal laissant présager d’une nouvelle planète inconnue et plus proche de la planète initialement prévue. Partis pour coloniser, les membres du Covenant vont devoir lutter pour leur survie afin de continuer de mener à bien leur plan de colonisation.
Photo copyright : 20th Century Fox
En science fiction, il est inévitable de voir un « robot » se mêler au récit. Une séquence d’ouverture où David (Michael Fassbender) et son créateur, Peter Weyland (Guy Pearce), discutent du sens propre de la création. Très vite, nous sommes catapultés dans le vaisseau où l’équipage fait face à quelques problèmes techniques. Le Capitaine Branson (James Franco) en fera les frais au grand dam de Daniels (Katherine Waterston), compagne du malheureux. La protection de plus de 2000 colons est le devoir principal de l’équipe du désormais nouveau Capitaine, Oram (Billy Crudup). Mais en captant un signal « humain », la trajectoire du vaisseau prendra une autre destination. Une nouvelle planète qui renferme des secrets et de curieuses bactéries, donnant lieu à la naissance de nombreuses créatures, et qui vont décimer encore un peu plus les explorateurs du Covenant.
David se prend pour Dieu
Les explications défilent à propos de l’échec du vaisseau Promotheus. David vit depuis plus de 10 ans sur cette planète où une civilisation entière a été anéantie, tout comme sa supérieure et coéquipière Elizabeth Shaw (Noomi Rapace). Derrière les paysages majestueux et les vestiges d’un peuple disparu, David règne en dieu, enfin en apparence, et décide de remettre en cause la place d’un être créé de toutes pièces, plus évolué que notre espèce. Il y a de la révolte dans le regard de David alors qu’il rencontre son « frère », ou son double, en la personne de Walter (Fassbender encore et toujours), autre androïde attaché à l’équipe Covenant.
Un face-à-face entre deux créations, deux humanoïdes qui parlent des évolutions de leur propre prototype, des mises à jour à propos de leur fonctionnement et de leur rapport avec les hommes. David est la première version et semblait moins enclin aux ordres. Walter, lui, fonctionne différemment et est plus au service de la race humaine. En résumé: Walter ne se rebellera pas face aux humains. Et Alien : Covenant de s’articuler autour d’un axe destructeur entre l’extraterrestre (pour rappel, Hans Giger avait conçu cette bête hideuse) et la machine. Qui est le plus dangereux pour l’homme ? Ridley Scott mise sur une mise en scène qu’on pourrait qualifier d’intelligente.
De la poésie de Shelley à l’action sanglante
Scott se plait à user de la poésie anglaise. Tant Byron que Shelley sont cités et Wagner vient amener son petit grain musical avec Das Rheingold. Des figures employées par les deux machines, dont David paraphrase pour envelopper son discours très pompeux. David vit pour son plan diabolique et se pose comme un dieu. À force de jouer sur le personnage de David, Alien : Covenant perd en intensité. L’action sanglante qui règne en maître dans le film se mélange quelques fois mollement avec ce tissu poético-littéraire.
Les furieuses scènes où l’hémoglobine jaillit de toutes parts rappellent que nous sommes bien dans la saga Alien. Des effets spéciaux au rendez-vous d’une oeuvre plutôt réussie où les compositions de Jed Kurzel nous plongent un peu plus dans les entrailles d’un univers inconnu. Sans oublier de souligner les performances d’un casting judicieux à l’image de Katherine Waterston et de Michael Fassbender aux performances inspirées.
Casting: Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride, Demian Bichir, Carmen Ejogo, Jussie Smollett, Callie Hernandez, Nathaniel Dean, Amy Seimetz, Guy Pearce, Noomi Rapace
Fiche technique: Réalisé par: Ridley Scott / Date de sortie: 10 mai 2017 / Durée: 120min / Scénario: John Logan, Dante Harper, Dan O’Bannon, Michael Green, Jack Paglen / Musique: Jed Kurzel / Distributeur suisse: Fox-Warner