De l’alcool, des vaches ressuscitées, des sourcils arrachés à la cire et des burritos aux champignons magiques, tout ça est autorisé durant 12 heures, pas une de plus ! Bitures et gueules de bois au programme de la nouvelle comédie pour ados made in Hulu, dans laquelle il y a à boire et à manger, mais surtout à boire.
Imaginez 364 jours sans alcool, ni aucune autre substance illicite. Une interdiction nationale stricte levée le 365ème jour de l’année pour les plus de 18 ans. Une journée mieux connue sous le nom de « The Binge ». Durant 12 heures consécutives, tout est permis ou presque. Cuites à foison, rails de coke à gogo et ecsta à tout va, une fête à ciel ouvert pour celles et ceux qui subissent l’interdiction de se mettre à l’envers toute l’année durant.
Parmi eux, les lycéens de l’école American High. À la tête de l’établissement, le principal Carlsen (Vince Vaughn), un homme bien décidé à dissuader toute cette jeunesse de sombrer dans les excès du « Binge », à coups d’images choc et drapeau martelant le slogan « Ne bingez pas! ». Et parmi ces jeunes gens peu réceptifs aux recommandations du proviseur, Griffin (Skyler Gisondo), élève modèle pas vraiment du genre à enfreindre les règles, voit moins dans cette journée l’occasion de se défoncer que de déclarer sa flamme à Lena (Grace Van Dien), qui n’est autre que la fille du principal. Pour ce faire, l’adolescent, accompagné de son fidèle allié, le décontracté Hags (Dexter Darden), et bientôt rejoint par le bizarre Andrew (Eduardo Franco), va devoir être inventif pour obtenir les barcelets donnant accès à la grosse soirée organisée le jour J et où tout le bahut compte se rendre, y compris Lena. Et vous les voyez venir. Les 3 compères vont avoir toutes les peines du monde à se procurer les fameux sésames VIP pour prendre part à la beuverie de l’année.
On le disait en préambule, il y à boire et à manger dans The Binge, parodie à peine déguisée de The Purge, film horrifique et dystopique où il est question d’une permission de 12 heures durant laquelle la population est cette fois autorisée à commettre des crimes en tous genres, même tuer. Dans The Binge, les bières et les champignons hallucinogènes ont remplacé les flingues et les matraques, et les habitants se cachent des fêtards au lieu de se planquer des violeurs et autres meurtriers.
Une ouverture de film saturée en images anxiogènes de toutes sortes faisant état d’une économie à terre et scandant la dégringolade sociale qui se traduit entre autres par une augmentation des accidents de voitures, des troubles à l’ordre public et autres crimes, ainsi qu’une recrudescence de l’automédication au sein de la population. « Something needed to be done! », ou en d’autres termes « Il fallait y remédier ». Par ces mots, la voix off d’un presque Morgan Freeman – c’est en tous cas à lui que l’intonation fait penser – explique l’introduction d’une loi contemporaine de prohibition adoptée gaillardement par le congrès américain. Une politique de tolérance zéro face à toutes formes de bitures et ce tous les jours de l’année. Le résultat : une Amérique meilleure et plus sobre. Emboîtant le pas à cette propagande basée sur la peur, une compilation de vidéos bêtisier filmées au smartphone montre la population au sommet de son art, défoncée et plus extravertie que jamais durant la levée de l’embargo, soit 12 heures durant lesquelles alcool, drogue et pétage de boulons en tous genres sont autorisés. Bienvenue au « Binge » !
Réalisé par Jeremy Garelick, scénariste de La Rupture avec Jennifer Aniston et Vince Vaughn – à nouveau présent dans ce projet -, The Binge est la comédie américaine bien lourdingue par excellence. Un scénario convenu et des personnages hachurés au néo-color plutôt qu’écrits à la fine plume manifestement, que l’on doit à Jordan VanDina, le teen-movie fait la part belle aux situations wtf, tirant l’absurde jusqu’à basculer dans la comédie musicale, la faute aux champignons magiques.
Pas vraiment bidonnant – on avoue quand même avoir ri à la vision de quelques corps d’adolescents imbibés jonchant une pelouse en arrière fond -, le métrage est un cousin bien éloigné d’un film comme Booksmart, pour ne citer que cet exemple. Et Vince Vaughn en proviseur fauteur de troubles un rien autoritaire et tabasseur n’y changera rien, lui si à l’aise pourtant dans un genre de rôle dont il est coutumier.
Casting : Vince Vaughn, Skyler Gisondo, Dexter Darden, Eduardo Franco, Grace Van Dien.
Fiche Technique : Réalisé par : Jeremy Garelick / Scénario : Jordan VanDina / Durée : 98 min / Date de sortie : 28 août 2020 / Plateforme : Hulu